Montpellier porte l'avenir de la Métropole à Cambacérès

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Avatar Hélène BERTIER Hélène Bertier

le 30 décembre 2019

[ mis à jour le 09 janvier 2023 ]

SOMMAIRE

Aujourd’hui, on arrive encore à la gare TGV Montpellier Sud de France pour en partir aussitôt. C’est pourtant un quartier gigantesque qui se prépare ici à sortir de terre. Sur ce périmètre situé entre les deux autoroutes, bordé au Nord par l’Odysseum, au Sud par le Mas Rouge, à l’Ouest par l'arrière du lycée Mendès-France et à l’Est par le domaine de Beauregard, doit naître un ensemble constitué d'établissements d’enseignement supérieur, d'entreprises, de logements, d'équipements, de services urbains et d'un parc urbain de 30 hectares. Des projets de stade et de parc aquatique sont également soumis à la concertation.

Alors que la question de l'avenir du quartier Cambacerès se pose, la ville annonce que le futur Cambacérès se développera autour d'un pôle d'échange multimodal appuyé à la fois sur la nouvelle gare et sur l'extension prévue de la ligne 1 de tramway. Sa finalité ? Répondre à la demande de logement, créer un bouillonnement d’entreprises, et donner vie à cette zone inscrite dans un environnement de qualité.

« Cambacérès c'est le Montpellier moderne, la ville intelligente et connectée. Ce quartier sera celui que l'on verra en premier en arrivant par l'autoroute, la gare ou l'aéroport. Il sera la vitrine de la ville. »
Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la Métropole

Lors de la réunion publique organisée à ce sujet par la Métropole, le 14 décembre dernier, la « procédure de création de la ZAC Cambacérès », condition de possibilité du projet, a été validée.

À cette occasion, le périmètre du projet d’aménagement a été précisé : il sera matérialisé au Nord par l’A709 et, au Sud, par l’A9. A également été confirmé l’allongement de la ligne 1 du tram sur 1,3 km, ainsi que la création de deux nouvelles stations : l’une à Mendès-France et l’autre devant la gare Sud de France. Le maire de Montpellier Philippe Saurel en a profité pour annoncer la création d’un nouveau pont sur l’A709, le futur pont Melvyn-Jones, qui devra être assez large pour faire passer « une 2x2 voies, une piste cyclable, les piétons et deux voies de tram ».

« Les premiers bâtiments de ce quartier sortiront en 2020. C’est un temps court à l’échelle de l’aménagement d’une ville », a précisé Christophe Pérez, le Directeur général de la Serm/SA3M, l’aménageur du projet.

Cambacérès, c’est la concrétisation d’une visée urbanistique de la zone anticipée dès les années 80 par Georges Frêche, alors maire : « Il a fait abandonner un projet de golf et un hippodrome, afin de préserver la réserve foncière en vue de la création d’une nouvelle gare et désormais de ce futur quartier », a rappelé Yves Nurit, Directeur général de l’aménagement de la Ville et de la Métropole.

Les grandes lignes du projet

Un quartier mixte

Cambacérès sera un quartier mixte organisé autour de la dynamique qui sera impulsée par le bâtiment de la French Tech, cette halle qui sera l’élément emblématique et le «catalyseur» du nouveau quartier. Le grand parc de la Mogère jouera aussi comme agrégateur, en fédérant les habitants et les usagers autour d'une nature préservée, d'activités de loisirs et de détente.

En tout, ce seront 130 000 m² de bureaux qui vont être construits, destinés tant aux Startups et aux entreprises de taille intermédiaire qu’aux grands groupes.

La Halle French Tech doit s’installer dès 2020, et sera rejointe par une école du numérique, prévoyant d’accueillir un millier d’étudiants sur une surface de 5.000 m². L'école supérieure de Commerce de Montpellier (Sup de Co) pourrait aussi s’y installer, afin d’accueillir ses 3.000 étudiants dans une nouvelle structure de 25.000 m².

En parallèle de cette ligne tertiaire, le projet prévoit la construction de 2.500 logements, dont 30% seront des logements sociaux et 500 seront à destination des étudiants. Des logements seront également envisagés pour répondre aux besoins des salariés des entreprises implantées dans la Halle French Tech ou dans le pôle innovation.

Sur le volet accessibilité, la localisation du quartier Cambacérès est un choix stratégique qui bénéficie :

Sur les 60 hectares de la zone Cambacérès 1, tout est encore à construire, mis à part la gare TGV et le lycée Pierre-Mendès-France.

Une ZAC Cambacérès 1 bis est par ailleurs déjà en projet. Étalée sur 18 ha, elle devrait accueillir le futur stade Louis-Nicollin et ses 25 000 à 30 000 places, le palais des sports, ainsi que 1.000 à 1.500 logements et 80.000 m² de tertiaire (commerces et bureaux).

Cambacérès s’organisera autour de la Halle French Tech

La Halle French Tech de Cambacérès, c’est un hôtel d'entreprises de 8 000 m², 12 000 à terme, dédié au développement d'une centaine de start-ups, qui doit sortir de terre courant 2020 pour se faire le cœur de ce nouveau quartier pensé comme un pôle dédié à l'innovation.

Elle a pour ambition de devenir un lieu de rencontres, d'hébergement des entreprises en création et en développement, des associations et des autres acteurs de l'écosystème de l'innovation. Pour favoriser les échanges entre acteurs, le lieu intégrera des espaces de collaboration, de démonstration et de rencontre.

La ville de Montpellier et la Métropole résument ainsi ses enjeux primordiaux :

Pour y répondre, la Halle devra incarner la vie urbaine à venir, dans sa forme comme dans son ambiance. Elle sera un bâtiment horizontal et profond, traversé par une trame de patios qui éclaireront et animeront les plateaux comme autant de places intérieures. Résolument ouverte, elle possèdera de multiples entrées et allées, semblables à des rues intérieures ombragées sur plusieurs niveaux.

Détail original de la structure : sa toiture habitée offrira la possibilité de travailler à l’extérieur, de même que son parc et sa place, qui joueront comme prolongements des bureaux. La conception très créative de cette halle la dessine sur le modèle d’un damier en trois dimensions, qui vient répondre aux enjeux d'une ambiance de travail créative et de modes de vie nouveaux reposant largement sur le partage en réseau, et sur les pratiques collaboratives qui révolutionnent aujourd'hui les frontières habituelles entre vie privée et vie professionnelle.

La Halle comprendra aussi des espaces évènementiels qui pourront accueillir des concerts, des expositions et des conférences. Pour permettre la mixité d’usages du lieu, des noyaux connectés au hall d'entrée et accessibles directement par l’extérieur permettront un accès aux bureaux de jour comme de nuit, même lorsque le hall accueille un événement. Le bâtiment restera ainsi accessible 24h/24.

Enfin, il s’agira d’une structure évolutive, le parti pris architectural répondant à l'enjeu de concevoir un projet qui se construira en deux temps, afin d'augmenter sa superficie dans un futur proche en fonction des besoins recensés. Pour l’heure, la proposition de modularité consiste en une future extension horizontale de la Halle en direction du parc.

Le futur parc urbain de la Mogère

L’aménagement du parc urbain de 30 hectares prévu sur la zone, le parc de la Mogère, a été pensé pour soutenir les pratiques urbaines actuelles ou à venir. Il a été confié à la paysagiste Jacqueline Osty, notamment responsable de la revalorisation des berges de Seine rive gauche, du zoo de Vincennes, de la place Bellecour à Lyon ou de la promenade des Sables d’Olonne.

Ce parc se voudra à la fois :

Une grande prairie festive au sein du parc permettra aussi d’accueillir ponctuellement des manifestations événementielles culturelles et sportives.

En se faisant le poumon vert du quartier, le parc de la Mogère veut aussi mettre en valeur les « folies architecturales » que recèle le territoire : « Le domaine de Beauregard, le Château de la Mogère, le Mas de Comolet et l'AOC de ses coteaux de la Méjanelle seront préservés », a promis le maire, Philippe Saurel.

Le bien-vivre au cœur du projet

Les concepteurs du futur quartier Cambacérès ont voulu répondre ici à un objectif principal : satisfaire au bien vivre des utilisateurs. Pour ce faire, ils ont imaginé :

La circulation dans le parc, comme dans le quartier, se veut apaisée. Pour cela, un système de « boucles piétonnes » a été imaginé pour faciliter les déplacements en voitures, à vélo ou à pied.

L’ensemble compose un programme ambitieux, projetant une véritable « ville dans la ville ».

Un site aux enjeux écologiques forts

Les écologistes de Montpellier ont profité de la réunion du 14 décembre pour alerter les participants sur les dangers de ce projet. Selon eux, le périmètre où doit s’implanter ce nouveau quartier est devenu, avec le doublement de l’A9, la zone la plus polluée de Montpellier.

« Construire une seconde autoroute fut une aberration écologique. Y construire des logements à proximité serait irresponsable. », résume leur communiqué.

Pour répondre à ces enjeux environnementaux, Cambacérès sera un site « double face »

Conscients de ces enjeux, les architectes, urbanistes et élus locaux ont travaillé à amoindrir les impacts de ces réseaux routiers sur l’environnement des futurs usagers et habitants de Cambacérès. Pour cela, ils ont pensé un site double face, offrant protection d’un côté et ouverture de l’autre.

La fonction de la façade Nord, donnant sur le nouveau quartier et les logements, sera triple :

La façade Sud, donnant sur l’autoroute A9, devra servir prioritairement à s’en protéger. Elle fera également office de vitrine pour les futures entreprises, et de vitrine architecturale à l’entrée du quartier. Son orientation en fera un lieu idéal où puiser l’énergie solaire, grâce aux panneaux photovoltaïques qui pareront ce bâtiment éliosensible, et sa conception s’attachera à en faire une protection contre le bruit. Enfin, la structure 100% bois du projet en fera le plus important ensemble tertiaire en structure bois hors Île-de-France.

Le projet de stade fait débat

La réunion publique du 14 décembre a aussi donné lieu à un débat animé autour de la création du stade Louis Nicollin, inscrite dans le projet de prolongation de la ZAC Cambacérès en une ZAC 1 bis, projet voté à l’unanimité des exprimés en juillet 2018 en conseil de métropole.

Mais si cette prolongation prévoyait bien les équipements sportifs mentionnés (stade de 25.000 à 30.000 places et palais des sports de 5.000 places), elle prévoyait aussi une étude de faisabilité et un débat permettant au conseil de métropole, une fois bien informé, de « se prononcer sur le programme et les enveloppes financières », comme l’a rappelé Isabelle Touzard, maire de Murviel-lès-Montpellier, s’appuyant sur un extrait de la délibération votée en décembre 2016. Or cette étude manque toujours, et c'est un point qui ne passe pas auprès des élus montpelliérains qui tiennent à s'exprimer sur le sujet.

« Nous avions voté des études de faisabilité du futur stade, lors d’un conseil en décembre 2016, mais rien depuis. Nous vous demandons sans succès depuis plusieurs mois de nous présenter ces études. Nous avons compris qu’elles n’avaient jamais été réalisées. »
Thierry Dewintre Conseiller de Montpellier Méditerranée Métropole, Adjoint au Maire de Castelnau-le-Lez

La contestation a donc pu s’exprimer à cette occasion, a posteriori. « Je ne suis pas favorable à un nouveau stade car celui de La Mosson est implanté dans un quartier prioritaire de la politique de la ville », a avancé Catherine Dardé, Conseillère de Montpellier Méditerranée Métropole et Adjointe au Maire de Castelnau-le-Lez, jugeant cela « incohérent d’enlever le stade au moment où l’on investit dans ce secteur ». La réponse de la majorité ne s’est pas fait attendre : le conseiller municipal Abdi El Kandoussi a ainsi estimé : « Il ne se passe rien autour du stade de La Mosson quand il n’y a pas de match. Il vaut mieux le détruire et construire quelque chose qui intéresse les habitants. Je préfère des logements pour la mixité ».

Le déplacement du stade, comme l’aménagement du territoire métropolitain au Sud, restent donc suspendus aux dernières délibérations. Mais si l’on s’en fie aux annonces officielles, les projets majeurs de l’aménagement de Cambacérès ont été confirmés.

Une proposition de parc aquatique en cours d’instruction

Projet plus fou encore : le futur quartier pourrait accueillir un bassin à vagues gigantesque ! Depuis plus de cinq ans, trois hommes d’affaires montpelliérains s’attellent à affiner cette proposition, qui devrait être instruite par la Métropole dans les prochains mois.

Leur idée ? Implanter dans le quartier, sur une surface de 10.000m², un complexe aquatique destiné au sport, au loisir et à la détente. Le bassin principal, de 100m de long, verra s’élever des vagues entre 1m80 et 3 m, et servira notamment à l’entraînement des surfeurs qui participeront aux JO de Paris. Le site prévoit aussi de multiples bassins annexes, pour le surf ou la détente, ainsi que des cascades, des toboggans,…

Si la métropole valide le projet et donne son accord pour l’acquisition des terrains concernés, ce parc aquatique pourrait voir le jour avant 2024, les trois associés espérant commencer le chantier dans le courant de l’année 2019. Selon eux, en plus de bénéficier aux surfeurs et aux Montpelliérains en quête d’activités aquatiques, ce parc pourrait créer quelque 400 emplois.

[ En Résumé ]

Au Sud de Montpellier, autour de la gare TGV Montpellier Sud de France, un gigantesque quartier mixte se prépare à sortir de terre. La « procédure de création de la ZAC Cambacérès », validée en réunion publique le 14 décembre, va permettre le démarrage de ce projet d’aménagement lancé depuis plus de trois ans, et sur lequel reposent de nombreux espoirs. Il doit en effet permettre à la Métropole de s’équilibrer vers le Sud, en se faisant le lien naturel entre la Ville et sa nouvelle gare, pour devenir la « vitrine » de la cité innovante en même temps que son cœur économique et universitaire bouillonnant.
Une première salve de construction de quelque 2.500 logements est prévue, et une seconde, en prévoyant 1.500, est déjà anticipée. Ils viendront appuyer l’écosystème tertiaire que la future Halle French Tech promet de stimuler et de catalyser, en accueillant entreprises et startups dans des infrastructures aussi créatives que propices à la création. Prévue pour 2020, la Halle pourrait se voir rejoindre par une école du numérique et par l'école supérieure de Commerce de Montpellier.
Le parc de la Mogère se voudra une extension naturelle de ce domaine créatif en un poumon vert fourmillant d’activités de loisirs et de détente, de promenades et d’événements, facteurs de lien social et de développement d’une vie de quartier. Le projet de construction du Stade Louis-Nicollin sur la zone fait quant à lui encore débat, et l’on ne saura que courant 2019 si sa réalisation, comme celle du parc aquatique pensé par trois rêveurs montpelliérains, se confirme ou non.
Un projet de quartier ambitieux, cohérent, et symboliquement fort, qui mérite d’être suivi de près.

SOURCES
  • « Montpellier : débat houleux sur le futur stade Louis-Nicollin », par Guillaume Richard - Midi Libre.fr, 23/12/2018
  • « Montpellier : un immense parc aquatique en 2024 ? », par Arnaud Boularand - e-Métropolitain.fr, 19/12/2018
  • « Montpellier : le futur quartier Cambacérès se dessine avec le tramway », par Thierry Jougla - Midi Libre.fr, 16/12/2018
  • « Consultation Cambaceres : les écologistes dénoncent le quartier le plus pollué de Montpellier », Communiqué de presse - Le Mouvement.fr, 13/12/2018
  • « La métropole de Montpellier défend un urbanisme durable et connecté », par Véronique Coll - Le Mouvement.fr, 01/10/2018
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