Histoire de Montpellier
Terre languedocienne à l’histoire mouvementée, Montpellier est connue pour être une ville étudiante et riche de sa culture en Hérault. Cet article vous invite à découvrir l’histoire de la ville avant l’arrivée de l’immobilier neuf à Montpellier.
SOMMAIRE
- Montpellier à la Préhistoire
- Montpellier au Moyen-Âge
- Montpellier de la Renaissance aux grandes croisades
- Montpellier aux XVIIème et XVIIIème siècles
- Montpellier aux XIXème siècle
- Montpellier aux XXème siècle
- Montpellier des Trente Glorieuses au XXIème siècle
- Montpellier aujourd’hui
- La culture montpelliéraine
- La gastronomie
- Histoire de l’urbanisme et de l’architecture à Montpellier
- Sites et monuments notables
- L’hôtel Jacques Cœur
- La place de la Comédie
- L’Arc de Triomphe
- La Cathédrale Saint-Pierre
- La promenade du Peyrou
Montpellier à la Préhistoire
Les origines de Montpellier semblent remonter au temps de la Préhistoire. En effet, suite à une fouille réalisée dans la rue de la Fontaine-du-Pila, les archéologues ont découvert que les lieux avaient été occupé par l'homme, il y a près de 11 500 ans, qui établirent un campement au bord du Verdanson.
Avant la naissance de la ville en l’an 985, l’actuel site de Montpellier était déjà traversé, en 118 av. J-C, par l’un des axes de communication majeur de l’Europe : la Via Domitia. La Domitienne traverse l’actuel quartier des Hôpitaux-Facultés et demeure encore une artère névralgique des quartiers Nord de Montpellier. Si la ville n’a été fondée qu’à partir de 985, un oppidum existait déjà sur le site actuel de la commune de Castlenau-le-Lez, du nom de Sextantio.
Montpellier au Moyen-Âge
C’est au Moyen-Age en 985 que la ville de Montpellier apparaît pour la première fois. Situé entre la voie Domitienne, la Mosson et le Lez, le territoire est octroyé par le comte Bernard de Melgueil au chevalier Guilhem. Les héritiers du chevalier y construiront leur nouveau fief : un bourg fortifié abritant un château ainsi qu’une chapelle, qui deviendra la ville de Montpellier.
Par sa situation géographique idéale aux portes de l’Espagne et proche de l’Italie, la ville de Montpellier se développe rapidement au niveau économique et culturel attirant de nombreux orfèvres, drapiers, changeurs et doreurs. Reliée par les eaux à Lattes grâce à ses canaux, ses étangs et le Lez, Montpellier devient rapidement un centre d’échanges important du bassin méditerranéen. Essentiellement tournée vers le commerce des épices, Montpellier était le premier port d’entrée des épices du royaume de France.
L’afflux de pèlerins provoqué par un passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle à l’église principale de Notre-Dame-des-Tables favorise la création et l’extensions d’institutions hospitalières et charitables. De nombreux médecins juifs et arabes, alors chassés de l’Espagne, rejoignent la faculté de médecine de Montpellier, fondée en 1220 par le cardinal Conrad. Très cosmopolite dès le XIIème siècle, la cité est fréquentée par des nationalités variées.
À son apogée entre les années 1204 et 1349 sous la souveraineté des rois d’Aragon puis de Majorque, la ville se développa de manière prodigieuse en s’enrichissant grâce au commerce de tissus et d’épices. Rattachée au royaume de France en 1349, sa forte population en fit l’une des provinces les plus peuplées avec Toulouse et Rouen. Célèbre pour la qualité de ses vins, les terres ont été successivement investies par de nombreux princes.
C’est au cours de la seconde moitié du XVIème siècle que la grande peste acheva la période de grande prospérité de Montpellier, comme dans l'ensemble du territoire européen. Fuie par ses habitants, Montpellier devient une ville fantôme.
Montpellier de la Renaissance aux grandes croisades
Dès la Renaissance, au XVème, Montpellier se voit économiquement redressée grâce à l’activité portuaire de Lattes et au génie mercantile de Jacques Cœur après une période de passage à vide. Louis XI, alors Roi de France, ordonna quant à lui la création d’une Cour des aides à Montpellier en 1467, dont la création d’un jardin des Plantes (le plus ancien de France) à la faculté de médecine en 1593.
Dès le XVIème siècle, la réforme protestante gagne un grand nombre de fidèles à Montpellier, qui devient un véritable rempart du protestantisme. Les guerres de Religion entraîneront par la suite la destruction des édifices catholiques au cœur de la ville. Seule la cathédrale Saint-Pierre subsistera, mais en gardera des séquelles.
Après une tentative d’alliance avec les protestants du Languedoc en 1572-1576 grâce au catholique et conciliant gouverneur Montmorency-Damville, Montpellier est désignée dès 1598 comme une des places majeures du culte protestant par l’édit de Nantes. Après quelques années de calme, la ville de Montpellier capitulera face au siège de Louis XIII en 1622. La victoire du roi est matérialisée par la construction d’une citadelle, l’actuel lycée Joffre. Dès 1685, la domination catholique retrouvera son pouvoir à Montpellier, assuré par l’édit de Fontainebleau, entraînant la destruction de tous les temples protestants et le bannissement des pasteurs. La ville est majoritairement catholique depuis lors. Une minorité protestante subsiste, rejointe plus récemment par une communauté musulmane.
Montpellier aux XVIIème et XVIIIème siècles
Après la reconquête du camp catholique et de sa noblesse, Montpellier voit son paysage urbain changer avec la construction d’hôtels particuliers aux XVIIème et XVIIIème siècle, aujourd’hui caractéristiques de l’architecture du cœur historique. L’un des vestiges les plus parlants de l’architecture de l’époque est sans aucun doute l’hôtel de Guidais, achevé en 1758 et situé à l’angle ouest de la promenade du Peyrou. Propriété de la famille Molinier, l’hôtel sera aussi habité par le grand maître de l’ordre de Malte, Hompech. Aujourd’hui, le site et son magnifique jardin peuvent être visités.
Les sites les plus connus de Montpellier tels que la place de la Comédie et l’Arc de Triomphe-Esplanade du Peyrou datent du XVIIème siècle et ont été réalisés par l’architecte Augustin-Charles d’Aviler.
Montpellier restera le siège des États de Languedoc jusqu'à la Révolution française. Fin XVIIIème, la ville absorbera les communes voisines de Celleneuve, Montels-Iès-Montpellier, Montauberon ainsi que Saint-Hilaire.
Montpellier aux XIXème siècle
Dès le XIXème siècle, le développement de la culture viticole favorise une métamorphose du paysage urbain montpelliérain, et notamment la constitution de fortunes. C’est à cette époque, avec la sensibilisation au développement culturel que seront créé le principal musée d’art de la ville, le musée Fabre, suivi de l’édification du palais de justice et de la préfecture le long de la percée de la rue Foch, des églises Sainte-Anne et la reconstruction du théâtre et de la place de la Comédie, où l’architecture haussmannienne est omniprésente.
L’arrivée du réseau public de tramways hippomobiles en 1880 et de la première ligne de tramway électrifiée en 1897 annonce le développement industriel de la ville. Suivie de 5 autres lignes, le tramway sera pourtant fermé en 1949 par manque d’entretien durant la Seconde Guerre mondiale et par l’avènement de l’automobile d’après-guerre.
Montpellier aux XXème siècle
La date du 9 juin 1907 va profondément marquer l’apogée de la contestation vigneronne dans le Midi de la France, par l’immense rassemblement des vignerons à Montpellier. Ce rassemblement constitut l’une des plus grandes manifestations de la Troisième République, notamment par l’appel à la désobéissance civique lancé par Ernest Ferroul, maire de Narbonne de l’époque. Reçue positivement par l’ensemble des tendances politiques, des royalistes aux radicaux, la révolte vigneronne est l’un des faits les plus marquants du XXème siècle à Montpellier et dans le Languedoc.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Montpellier se situe en zone libre et se retrouvera petit à petit soumise aux intérêts de la domination allemande, par la collaboration du régime en place. Montpellier sera d’ailleurs le lieu de rencontre entre le maréchal Pétain et le général Franco le 13 février 1941. Fief important de la résistance française, Jean Moulin s’est établi à Montpellier durant une grande partie de la guerre. Son portrait figure d’ailleurs aujourd’hui devant un pilier de l’aqueduc des Arceaux. Plusieurs fois bombardée durant la Seconde Guerre mondiale, la ville sera libérée par la 1ère Division Française Libre (DLF).
Dès 1949, l’ancien réseau de tramways vieillissant se verra détruit pour laisser place au trafic automobile.
Montpellier des Trente Glorieuses au XXIème siècle
Entre 1960 et 1980, la ville de Montpellier connaît un véritable boom démographique, notamment avec l’arrivée de nombreux pieds-noirs et d’immigrés provenant du pourtour méditerranéen.
En 2000, le nouveau réseau de tramway est relancé à Montpellier, dans le cadre du développement des transports alternatifs. La ville signera d’ailleurs en 2009 le pacte des maires d’Énergie-Cités.
Montpellier aujourd’hui
Troisième ville française du pourtour méditerranéen derrière Marseille et Nice, Montpellier est aujourd’hui la 7ème ville la plus peuplée de France. Renommée pour ses établissements d’enseignement supérieur dès le Moyen-Âge notamment pour sa faculté de médecine, plus ancienne faculté en activité au monde, elle y accueilli d’illustres praticiens dont Nostradamus, François Rabelais,
François Gigot de Lapeyronie et Paul-Joseph Barthez.
Qui sont les personnalités emblématiques de Montpellier ?
Ville à l’économie diversifiée, Montpellier a su tirer son épingle du jeu au rang du quart supérieur des villes européennes. La ville est le siège de la Chambre de commerce et d’industrie, et gère l’aéroport et l’Eurogare de Montpellier. Parmi les plus gros employeurs de la ville, on retrouve IBM, le groupe Sup de Co, et les CFA Commerce et Hôtellerie. La ville est classée comme l’une des métropoles régionales intermédiaires les plus attractives par la DIACT.
Ville de fête de culture, Montpellier est un haut lieu d’évènements. En effet, de nombreux festivals se tiennent régulièrement en ville. La ville est également dotée d’équipements culturels dont musées, théâtres, scènes de concert et palais, elle possède d’ailleurs 106 édifices classés ou inscrits monuments historiques.
La culture montpelliéraine
La gastronomie
Il semble que plusieurs mets soient originaires de Montpellier. Objets de débats quant à leurs origines, ces spécialités culinaires locales sont les suivantes :
- Le vin : grande spécialité de la région, les vins épicés ont été en vogue dès le Moyen-Âge à Montpellier. Aujourd’hui, les vins du Languedoc ont d’ailleurs toujours aussi bonne réputation.
- Les grisettes de Montpellier : bonbons fabriqués avec du miel originaire de Narbonne et de la réglisse, spécialité de la ville dès le XVIIIème siècle. Ayant détenue une place centrale dans le commerce des épices, Montpellier est connue pour produire des confiseries de grande qualité.
- L’écusson de Montpellier : inventé en 1985 par 6 chocolatiers montpelliérains, l’écusson de Montpellier est un chocolat composé d’une ganache au Grand Marnier, il est mélangé à de l’huile de l’olive et à de la crème d’amande, saupoudré d’écorces d’orange hachées.
Quelles sont les autres spécialités culinaires de Montpellier ?
Histoire de l’urbanisme et de l’architecture à Montpellier
Formé comme un écu, le centre historique de Montpellier est appelé l’Écusson. Très marqué par le bâti montpelliérain aux influences haussmanniennes, le cœur de la ville a été conservé malgré les quelques dégâts des croisades. Délimité par une série de boulevards suivant l’ancien tracé des murailles de la ville, deux éléments subsistent de cette époque : la tour de la Babotte, longtemps utilisé comme observatoire astronomique et la tour des Pins, ancien refuge pour les catholiques durant les croisades, prison pour femmes au XIXème siècle et centre de dépôts des archives municipales jusqu’en 2000.
Aujourd’hui, la morphologie urbaine de Montpellier revêt une architecture beaucoup plus moderne. En effet, du fait de l’augmentation démographique constante, la ville a dû s’adapter à la demande de logements. Ainsi, de nouveaux quartiers urbanisés sont peu à peu sortis de terre au fil des dernières décennies. Ces quartiers appelés “ZAC” (Zone d’Aménagements Concertées) sont nombreux à Montpellier et sont le théâtre de la construction de programmes immobiliers neufs. Le quartier de Port-Marianne, du centre-ville et Nouveau Saint-Roch accueillent aujourd’hui bon nombre de ZAC.
Découvrez l’histoire de l’urbanisme et de l’architecture de MontpellierSites et monuments notables
L’hôtel Jacques Cœur
Cet hôtel particulier est le siège du Musée languedocien et a été bâti dans les années 1430 par Jacques Cœur. Ce lieu est devenu une demeure de gouverneurs pour le roi Charles VII. Première demeure historique de Montpellier, l’hôtel est classé parmi les monuments historiques de la ville et se déploie sur 3 étages, revêtus de magnifiques poutres peintes.
La place de la Comédie
Place centrale, la place de la Comédie se situe au cœur de la ville de Montpellier, au sud-est de l’Écusson. Celle-ci s’étend sur 230 mètres de long et 50 mètres de large sur un ancien espace de fortifications aboutissant à la citadelle de Montpellier, l’actuel lycée Joffre et à l’esplanade Charles-de-Gaulle à l’Est. La place tient son nom du théâtre municipal et demeure un point central et d’attraction à Montpellier.
L’Arc de Triomphe
Édifié en 1691 par l’architecte languedocien Augustin-Charles d’Aviler sur la base des dessins de François II d’Orbay, l’arc est la porte d’entrée du Peyrou, place royale dédiée à la gloire du roi Louis XIV.
Classé monument historique en 1954, l’arc est construit sur l’un des ponts les plus hauts de la ville de Montpellier, donnant ainsi accès au Puy d’Arquinel, lieu pierreux appelé Peyrou. Il était doté d’un pont de levis, aujourd’hui remplacé par un pont de pierre de 28 mètres de large.
La Cathédrale Saint-Pierre
La cathédrale catholique Saint-Pierre est située dans l’écusson dans le cœur historique, de style gothique, elle est l’un des monuments les plus emblématiques de la ville de Montpellier. De nombreuses fois attaquée au cœur du XIVème siècle, son porche unique en a fait sa renommée à Montpellier, parmi les monuments historiques de la ville.
La cathédrale était initialement une chapelle du Monastère-Collège Saint-Benoît Saint-Germain fondée par le pape Urbain V en 1364. Munie de défenses importantes, la cathédrale est une véritable forteresse, elle était d’ailleurs surnommée “fort Saint-Pierre" à la fin du XVIème siècle.
La promenade du Peyrou
Aussi appelée place royale du Peyrou, cette esplanade de 4,59 hectares se situe à l’ouest du quartier de l’Écusson, en bordure de l’ancienne “commune-clôture”. Cette esplanade est l’œuvre de 5 monuments dont la promenade et ses terrasses sur les Cévennes et les Pyrénées emménagée en 1689, la porte du Peyrou, son pont et ses rampes réalisés en 1691. La statue équestre de Louis XIV fût érigée en 1718 ; l’aqueduc Saint-Clément et son réservoir, construit à partir de 1753, le château d’eau et les grilles des entrées en 1883.
En 1927, le professeur Pierre Humbert y construira un cadran solaire analemmatique. La promenade deviendra également un lieu historique de la résistance, en effet Jean Moulin y a été symboliquement photographié en 1939. Rénové en 1980, le lieu est un monument emblématique et touristique de Montpellier.