Bustram Montpellier : La ligne A inaugurée et mise en service

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le 26 mai 2025

[ mis à jour le 26 mai 2025 ]

SOMMAIRE

Jeudi 22 mai 2025, Montpellier a inauguré sa première ligne de bustram. Ce tronçon initial de six kilomètres, jalonné de huit stations, relie la place de l’Europe à Notre-Dame-de-Sablassou. Après la cérémonie officielle, le service commercial a commencé dès 5 h le lendemain, offrant une desserte directe aux zones d’activités Millénaire et Eurêka. Entièrement électrique, le bustram poursuit la stratégie métropolitaine de mobilité décarbonée et vient compléter le réseau tram-bus existant.

Inauguration du bustram A et premiers retours d’expérience

Une cérémonie sobre à Cap Omega

Jeudi 22 mai, à 18 h précises, le parking du centre d’affaires Cap Omega, dans le quartier Millénaire, s’est transformé en agora à ciel ouvert pour marquer la mise sur rails du premier bustram de la métropole. Plus de 500 personnes – élus, techniciens, représentants des 36 entreprises attributaires du chantier et habitants curieux – ont assisté à la coupure symbolique du ruban tricolore autour d’un bus Lion’s City 12 E encore immobile sur son couloir central.

La prise de parole des responsables politiques a replacé le projet dans son contexte financier et environnemental : Entre 2020 et 2026, un milliard d’euros aura été investi dans les mobilités décarbonées , a rappelé Renaud Calvat, vice-président aux Finances, avant de saluer « l’audace collective » des communes engagées.

Julie Frêche, vice-présidente chargée des transports, a insisté sur la vocation première de la nouvelle ligne : La ligne A desservira la principale zone d’emploi de la métropole – Pompignane, Eurêka, Millénaire – où 11 500 salariés se déplacent quotidiennement.

La séquence s’est achevée sur un court feu d’artifice aux couleurs nationales et la présentation du visuel « Libres, Égaux, Ensemble » conçu par Alain Le Quernec, clin d’œil revendiqué à la devise républicaine.

Première journée commerciale : des bus dès 5 h

À l’aube du vendredi 23 mai, un premier départ a eu lieu à 5 h depuis Notre-Dame-de-Sablassou ; les rotations de dix minutes annoncées ont été tenues durant la tranche 7 h-19 h, malgré quelques ajustements de signalisation signalés par l’exploitant.

Entre 8 h et 9 h, la file dédiée a montré son efficacité sur l’avenue de la Pompignane et au rond-point Benjamin-Franklin : plusieurs usagers interrogés estiment avoir gagné 5 à 10 minutes par rapport aux lignes 9 ou 51 qu’ils empruntaient jusque-là. La totalité du parcours – huit stations, 4,2 km – a été bouclée en 16 minutes, valeur cible annoncée par la Métropole.

TaM indique que les douze véhicules engagés ont roulé entre 83 % et 90 % de leur capacité d’emport aux heures de pointe, sans incident majeur ; le poste de contrôle note cependant quelques temps d’attente accrus aux carrefours secondaires, liés au réglage progressif des priorités. Aucune mesure officielle de fréquentation n’a encore été publiée, mais la régie confirme le maintien de la fréquence de dix minutes pour toute la première semaine d’exploitation, y compris le week-end d’Ascension.

Premiers retours d’usagers et indicateurs de service

Les échanges recueillis sur le quai Sablassou en fin de matinée laissent transparaître une satisfaction prudente. Les salariés du parc Eurêka saluent la régularité : « On n’a plus l’angoisse du bus bloqué dans la circulation », résument plusieurs consultants en sortie de rame.

Des parents testant le trajet Antigone → Verchant soulignent la facilité d’embarquement grâce au plancher bas et aux rampes pour poussettes ; l’ergonomie intérieure – sièges latéraux libérant le couloir et emplacements vélos – est également relevée comme un « bon compromis » avec les compositions tramway.

Du côté des conducteurs, la confidentialité sonore du groupe motopropulseur et la visibilité panoramique sont appréciées, même si plusieurs professionnels interrogés évoquent « la nécessité d’un temps d’adaptation aux feux communicants ». TaM prévoit d’actualiser les cycles de feux au fil des relevés GPS pour améliorer la vitesse commerciale et ambitionne un taux de régularité de 97 % avant la rentrée de septembre.

Les commerçants du Millénaire, fortement affectés par les dix-huit mois de travaux, envisagent déjà un lent retour de la clientèle dès l’été : la présence visible des quais vitrés et le passage régulier des bus-tram devraient, selon eux, « rendre le secteur plus lisible, surtout pour la pause déjeuner ». Une première enquête de perception, organisée par la Métropole à partir du 10 juin, devra confirmer si la fréquentation suit la courbe projetée de 50 000 voyages quotidiens à l’horizon 2026.

Quelques détails techniques sur la ligne A

Tracé et stations de la phase 1

Le premier tronçon du bustram A s’étend sur 4,2 km, dont 2,9 km en site propre, entre la place de l’Europe – pôle d’échanges du quartier Antigone – et Notre-Dame-de-Sablassou à Castelnau-le-Lez. Cette dernière est d'une importance capitale car c'est la 2ème commune de l'agglomération, avec un fort dynamisme économique et démographique. C'est d'ailleurs à Castelnau-le-Lez que l'on compte le plus de constructions de programmes neufs autour de Montpellier.

Huit stations desservent successivement les pôles tertiaires du Millénaire et d’Eurêka, puis les zones résidentielles du nord-est de la métropole. Leur configuration reprend les codes du tramway : quais à hauteur de plancher, aubettes vitrées, informations voyageurs en temps réel et emplacements vélos sécurisés.

Les arrêts Place de l’Europe et Notre-Dame-de-Sablassou constituent des correspondances directes avec les lignes 1, 2 et 4 du tramway, permettant une rupture de charge minimale pour les 50 000 voyageurs quotidiens attendus à l’horizon 2026. L’emprise en site propre garantit la priorité aux carrefours à feux et une vitesse commerciale ciblée de 70 km/h, comparable à celle du tramway sur voirie dégagée.

Une flotte au design "républicain"

La ligne est exploitée avec douze MAN Lion’s City 12E entièrement électriques, prélevés sur une commande globale de 70 véhicules (50 standards de 12 m et 20 articulés de 18 m) passée par la Métropole pour l’ensemble du réseau bustram. Chaque bus standard offre 88 places au total – dont 41 assises – grâce à l’allègement des batteries LFP, créditées d’une autonomie de 250 km sur un cycle urbain complet, ce qui autorise une journée de service sans recharge intermédiaire.

Le design extérieur, confié à l’affichiste breton Alain Le Quernec, affiche les mots « Libres », « Égaux », « Ensemble » sur fond blanc rayé de bleu et de rouge : un clin d’œil aux valeurs républicaines mises en avant par la collectivité. Un plancher intégralement bas, des rampes rétractables et la vidéosurveillance embarquée complètent l’équipement, rapprochant l’expérience client de celle des rames de tramway actuelles.

lancement bustram A montpellier – bustram design republicain
(c) Montpellier Méditerranée Métropole

Haut niveau de service et parcours plus rapide

Le service commercial fonctionne tous les jours de 5 h à 0 h, avec un intervalle de 10 minutes en journée sur la « première frange » (6 h-20 h) et de 15 minutes aux extrémités horaires. Entre Place de l’Europe et Alfred-Nobel, le temps de parcours contractuel est de 7 minutes ; l’intégralité de la phase 1 se franchit en 16 minutes, soit un gain de 30 % par rapport à l’ancienne ligne de bus 51.

Les bus bénéficient d’une priorité logique aux carrefours, pilotée par un système de feux communicants, et d’un poste de contrôle centralisé au Centre d’exploitation des Hirondelles. Les batteries sont rechargées chaque nuit au dépôt via des bornes 150 kW en courant continu ; TaM indique un coût énergétique inférieur de 40 % à celui du diesel et zéro émission locale de CO₂ ou de particules.

Les premiers comptages real-time réalisés le week-end d’ouverture font état d’un taux d’occupation moyen de 45 % et d’une régularité de 97 % des courses planifiées.

Le réseau Bustram de Montpellier à l’horizon 2031

Phase 2 de la ligne A : cap sur Le Crès, Vendargues et Castries

Après l’inauguration du tronçon Europe – Sablassou, la ligne A s’apprête à remonter l’ancienne voie rapide D 65 pour atteindre la gare de Castries en septembre 2028. Cette seconde phase de 7,6 km portera l’axe à 11,8 km et 20 stations au total ; le temps de parcours complet est estimé à 37 minutes, soit 15 minutes de mieux que la desserte par bus interurbain actuelle.

Le futur tracé desservira successivement Le Crès (zone Via Domitia), Vendargues (parc d’activités “Les Coupières”) puis Castries où un pôle multimodal sera aménagé à proximité immédiate de la halte ferroviaire. L’étude préliminaire prévoit une voie réservée sur 65 % du linéaire et la création de trois parkings-relais totalisant 1 200 places afin de capter le trafic pendulaire de l’arrière-pays. La Métropole table sur 14 000 voyages quotidiens supplémentaires dès la première année d’exploitation et un report modal automobile de l’ordre de 25 % sur l’axe D 610.

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Les autres lignes : un maillage de 57 km, cinq axes structurants

En plus de l’extension de la ligne A, le programme Bustram comporte quatre nouvelles radiales baptisées B2, B3, B4 et B5 ; leur mise en service échelonnée entre 2027 et 2031 doit aboutir à un réseau de 57 km et 105 stations.

Toutes adopteront la même grille d’exploitation : 10 minutes en journée (15 minutes sur B4) et priorité aux carrefours, avec une vitesse commerciale visée de 22 à 24 km/h. Les stations, duplicata allégé de celles de la ligne A, offriront quais hauts, information en temps réel et stationnement vélo. Les gains de temps annoncés varient de 20 % (B3) à 35 % (B2) par rapport aux lignes de bus actuelles, tandis que l’objectif global de fréquentation se situe autour de 120 000 voyages quotidiens à la fin de la décennie.

lancement bustram A montpellier – le tracé des 5 lignes de bustram
© bustram.montpellier3m.fr

Un budget de 255 M€ HT pour un pilotage métropolitain

Le déploiement complet du réseau repose sur une enveloppe prévisionnelle de 255 millions d’euros HT, matériel roulant inclus. Le plan de financement voté au conseil métropolitain du 14 décembre 2021 fait état de :

L’État a accordé une subvention de 20 M€ au titre du 4ᵉ appel à projets TCSP et PEM, tandis que la Métropole mobilise le Versement Mobilité élargi (+ 0,15 point depuis 2024) et un emprunt long terme auprès de la Caisse des Dépôts. TaM Montpellier 3M, opérateur historique, conserve l’exploitation mais délègue la maîtrise d’ouvrage des travaux à la Direction des Mobilités, selon un dispositif déjà éprouvé pour la ligne 5 du tramway.

Sur le plan institutionnel, une conférence des maires réunit semestriellement les onze communes concernées pour arbitrer l’insertion urbaine ; un comité des partenaires (associations d’usagers, chambres consulaires, universitaires) suit l’avancement et définit les indicateurs de performance : régularité, vitesse, part modale et satisfaction client. La Métropole vise un taux de régularité ≥ 97 % à l’horizon 2029 et une réduction de 7 000 t éq. CO₂/an, soit 4 % des émissions locales du transport routier. Enfin, le matériel roulant bénéficiera d’un avenant au contrat MAN de 2023 pour recevoir 20 bus articulés Lion’s City 18 E (132 places) destinés aux lignes B2 et B3, portant le parc à 70 véhicules électriques et permettant de maintenir la fréquence sans renfort diesel. Les appels d’offres pour les infrastructures des lignes B2 et B3 devraient être publiés au 1ᵉʳ trimestre 2026, avec notification des marchés de travaux six mois plus tard.

Dans un contexte de gratuité totale pour les résidents depuis fin 2023, l’exécutif métropolitain mise sur ce calendrier pour consolider l’attractivité du réseau et approcher son objectif stratégique : 45 % de part modale automobile au maximum d’ici 2030, contre 52 % en 2014.

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