Que devient l’îlot du Guesclin à Montpellier ?

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Avatar de l'auteur "Charline N." Charline N.

le 11 août 2021

[ mis à jour le 18 novembre 2021 ]

SOMMAIRE

Cet espace qui longe la voie ferrée et les rails du tramway, entre la gare SNCF Saint-Roch, côté rue de Verdun et le site commercial du Polygone, était le dernier espace non-investi dans le centre de Montpellier.

Il y a quelques jours, les premiers travaux de l’îlot du Guesclin, lancés par le promoteur PragmA, se sont fait entendre dans le quartier. Il prévoit en effet la construction d’une résidence étudiante et de commerces à cet endroit, qui a vu de nombreuses fois son avenir remis en question.

Retour sur un espace qui a suscité beaucoup de débats sur la façon dont les projets d’urbanisme et la construction de logements neufs à Montpellier doivent être pensés et co-construits.

©ALEXANDER V EVSTAFYEV - Shutterstock

Un espace convoité

La friche du Guesclin est située à deux pas de la place de la Comédie et du centre commercial du Polygone, à Montpellier. Avec une surface de près de 3 000 m2, elle représente la dernière grande parcelle urbaine disponible du centre-ville.

L’îlot du Guesclin, qui borde la voie ferrée, a longtemps été la propriété de la SNCF. Pendant des années, des bâtiments situés sur cet espace servaient de logements destinés au personnel roulant de la compagnie ferroviaire. Devenus obsolètes, ils furent détruits et le site devint une friche qui se transforma, au fil du temps, en un squat plus ou moins fréquenté.

Différents promoteurs ont proposé des projets immobiliers à la municipalité pour aménager l’îlot du Guesclin à Montpellier, sans succès. En 2018, c’est le promoteur Sogeprom PragmA, qui obtient un permis de construire, sous le mandat de l’ancien maire Philippe Saurel. Il prévoit d’y construire des logements étudiants, des logements sociaux et des commerces.

©Mike Workman - Shutterstock

Les riverains se mobilisent

A l’annonce de l’obtention du permis par PragmA, les riverains se sont mobilisés pour contester cette décision. Ils se regroupent alors pour créer l’association du Guesclin Montpellier qui porte leurs voix. Très actif, l’organisme a déposé de nombreux recours et est intervenu plusieurs fois auprès de l’ancien maire de Montpellier.

« Les riverains de la rue du Guesclin veulent dessiner leur futur quartier.»
Jérôme Rilhac, Président de l’association

L’association dénonce, premièrement, une perte de verdure essentielle à ce quartier très bétonné. Elle étaye ses propos par les préconisations du dossier de l’AVAP Sud Gare, Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine : « tous ces espaces végétalisés doivent être préservés dans la mesure où ils aèrent le tissu bâti et en sont le complément indispensable ».

Les riverains s’inquiètent également de la hauteur de l’immeuble envisagé qui fera sept étages et mesurera vingt-et-un mètres. Ce qui est plus haut que la taille des immeubles aux alentours. Les riverains de l'îlot du Guesclin demandent que cette friche abandonnée à la végétation dans le centre-ville de Montpellier devienne un parc, afin d’améliorer la qualité de vie du quartier.

Le recours déposé par l'association a été rejeté par le tribunal administratif de Montpellier. Devant le lancement des premiers travaux sur la friche, certains riverains se disent démoralisés de ne pas avoir pu sauver ce carré de verdure au cœur de la ville.

Ils regrettent l'abattage des arbres plantés en pleine terre qui recouvrent la parcelle et qui forment un îlot de fraîcheur dans ce secteur assez dense. Une incohérence selon l’association des riverains, lorsqu’à deux pas de là, de nombreux arbres en pot ont été installés sur la place de la Comédie pour végétaliser la ville.

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Des élus proposent des alternatives

Jean-Louis Roumegas, le candidat d’Ecologie pour Tous, a travaillé avec l’association du Guesclin Montpellier pour construire un autre projet d’avenir pour cet îlot.

Ils ont ainsi proposé en 2020, lors des dernières élections municipales, un concept mixant des jardins partagés, des vergers, un mur végétalisé, un bâtiment en bois composé d’une centaine de logements, un parking à vélo et enfin des locaux associatifs pour les habitants du quartier.

Ce corridor de la biodiversité, présenté comme un démonstrateur, devait être un modèle à dupliquer sur d’autres projets, comme sur l’avenue de Toulouse, le parc Montclam ou les Aubes, en cas de succès aux élections.

©BalanceFormCreative - Shutterstock

L’avenir de l’îlot du Guesclin

Un projet déjà bien avancé

L’équipe municipale actuelle et le maire de la ville, Michaël Delafosse, ont repris le projet de l’îlot du Guesclin au milieu de l’année 2020. Ils ont rapidement exprimé l’impuissance de la nouvelle municipalité à modifier ce projet en cours.

« Aujourd’hui, il n’y a plus de contentieux sur ce permis de construire signé par mon prédécesseur. À moins d’exercer un pouvoir arbitraire, il n’est pas possible de le transformer et ce ne serait pas légal. Beaucoup de lots ont été commercialisés et vendus ce qui rend ici l’intervention très difficile. »
Michaël Delafosse

Ils assurent, par ailleurs, que les services d’urbanisme de la ville sont extrêmement attentifs à l’ensemble du projet d’urbanisation de la parcelle et au déroulé des travaux de construction.

PragmaA lance les travaux

En juillet 2021, c’est donc le promoteur PragmA qui lance les premiers travaux sur l’îlot du Guesclin, afin de construire une résidence étudiante.

Le promoteur a en effet obtenu le permis de construire en 2018 sous le mandat de Philippe Saurel. Il a proposé, dans un premier temps, des logements libres et un partenariat avec la Socri pour les espaces commerciaux. Ce plan a été abandonné suite au dépôt de plusieurs recours contentieux.

Aujourd’hui, Pierre Raymond, directeur général de PragmA, annonce un programme de 10 000 m2, avec une résidence étudiante Kaelis de 160 logements, 32 logements sociaux, 2 000 m2 de commerces et des places de parking. C’est MDR Architectes à Montpellier qui est chargé de la conception et la réalisation du projet. Selon le directeur de PragmA, « Il y a un manque de logements étudiants en centre-ville. L’emplacement est idéal, au pied du tramway, à deux pas de la gare Saint-Roch ».

Pour ce nouveau projet, PragmA souhaite sortir des chambres classiques d’étudiants, qui ont généralement de petites surfaces et peu de prestations associées. Il propose de vastes appartements, propices à la colocation, avec des pièces de vie communes et des services (laverie, connexion wifi, épicerie…). Plusieurs résidences étudiantes Kaelis sont déjà sorties de terre à Perpignan, Sète, Nîmes et même à Montpellier dans les quartiers Beaux-Arts et Parc Marianne. Un autre projet est également en cours de développement au Boutonnet.

Le promoteur immobilier insiste sur l'amélioration de l’attractivité du quartier et du centre-ville en faisant le lien entre la Comédie, la gare SNCF Saint-Roch et le Polygone.

©Fredp - Shutterstock
« À Montpellier, il y a 70 000 étudiants. C'est une responsabilité importante, pour nous promoteurs, de proposer des logements décents, de toute modernité, à des étudiants qui viennent en nombre, qui ne vont pas forcément rester sur Montpellier à la fin de leurs études, mais vont avoir à l'esprit l'idée de Montpellier comme ville attractive »
Pierre Raymond, directeur de PragmA
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