Rénovation énergétique Montpellier : la chasse aux passoires thermiques
SOMMAIRE
- La fin programmée des passoires thermiques avec la loi Climat et Résilience 2021
- Le calendrier de la loi Climat
- Nouveau DPE : qu’est ce qui change avec la réforme
- Le plan d’action de la métropole de Montpellier pour lutter contre les passoires thermiques
- L’aide Plan Climat : 1 300 € pour rénover son logement
- L’exemple de la résidence Las Rèbes dans le quartier des Cévennes
- Les aides à la rénovation énergétique de son logement à Montpellier
- L’Éco-PTZ
- MaPrimeRénov’
Dans la métropole de Montpellier, 7 300 logements sont considérés comme des “passoires thermiques”. Pour les élus de la majorité, l’enjeu est de taille. D’ici 2050, ils souhaitent atteindre l’objectif d’avoir un parc immobilier 100 % désartificialisé et rejetant 0 % d’émission de gaz à effet de serre. Une des solutions pour y parvenir est de rénover massivement les logements énergivores et dont les performances sont diagnostiquées comme mauvaises et médiocres.
Si 4 500 logements doivent être rénovés par an, la réalité se veut plus proche des 1 500. D’autant plus que les professionnels du bâtiment spécialisés en rénovation énergétique manquent à l’appel. Pour l’heure, c’est donc l’immobilier neuf à Montpellier tire son épingle du jeu et permet à la métropole d’avoir un parc de logements performants et respectueux de l’environnement. Alors que faire des passoires thermiques à Montpellier ? C’est la grande question.
La fin programmée des passoires thermiques avec la loi Climat et Résilience 2021
Sortir des millions de ménages de la précarité énergétique. C’est l’un des objectifs de la loi Climat et Résilience, promulguée le 22 août 2021. Il faut dire que le sujet devenait très préoccupant. Selon le ministère de la Transition Écologique, 4.8 millions des logements en France sont des passoires thermiques. En d’autres termes, ce sont des logements qui consomment une quantité bien trop importante d’énergie pour chauffer, éclairer et ventiler les pièces.
Pour en finir avec ces logements énergivores, cette loi prévoit des mesures fortes comme l’interdiction de mise en location ou celle d’augmenter et d’indexer les loyers. Leur efficacité sera progressive mais s'il y a bien une chose de sûre, toutes les passoires énergétiques disparaitront du marché de la location. Un plan massif d’accompagnement sera également mis en place pour aider les bailleurs et les propriétaires à rénover leur logement.
Le calendrier de la loi Climat
Dès 2023, les propriétaires de logements énergivores devront obligatoirement orchestrer des travaux de rénovation s’ils souhaitent augmenter le loyer de leur logement mis en location. En ce qui concerne l’interdiction de louer, les dates à retenir sont 2023, 2025, 2028, 2031 et 2034. Voici un tableau qui récapitule les échéances auxquelles les passoires thermiques ne pourront plus être proposées à la location.
1er janvier 2023 | 1er janvier 2025 | 1er janvier 2028 | 1er janvier 2031 | 1er janvier 2034 | |
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Location en résidence principale en métropole | Interdiction de louer la consommation > 450 kWh/m²/an | Interdiction étiquette G du DPE | Interdiction étiquette F du DPE | Non concerné | Interdiction étiquette E du DPE |
Location en résidence principale en outre-mer | Non concerné | Non concerné | Interdiction étiquette G du DPE | Interdiction étiquette F du DPE | Non concerné |
Location saisonnière/touristique | Non concerné | Non concerné | Non concerné | Non concerné | Non concerné |
Nouveau DPE : qu’est ce qui change avec la réforme
La réforme concernant le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est entrée en vigueur le 1er juillet 2021. Ce document obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement sert à analyser la consommation énergétique d’un bâtiment et ses émissions de gaz à effet de serre. Les critères du DPE ont été revus afin de mieux identifier les passoires thermiques.
Dans l’ancienne version, si aucune facture d’énergie n’était disponible pour effectuer le calcul, le résultat du DPE apparaissait comme vierge. Cette méthode peu fiable laissait passer sous le radar de nombreux logements énergivores. Désormais, la méthode de calcul pour le DPE repose les caractéristiques du bâti, le système de chauffage, la qualité de l’isolation ou encore la classe énergétique de l’éclairage et de la ventilation.
Les étiquettes sont sous forme de lettre, allant de A à G. Plus la lettre est haute, plus le logement est économe. À l’inverse, plus la lettre est basse, plus le logement est énergivore. Chaque lettre est associée à un niveau de consommation d’énergie qui s’exprime en kWh/m²/an.
- Étiquette A: l’habitation consomme moins de 50 kWh / m² / an
- Étiquette B: l'habitation consomme entre 51 et 90 kWh / m² / an
- Étiquette C: l'habitation consomme entre 91 et 150 kWh / m² / an
- Étiquette D: l'habitation consomme entre 151 et 230 kWh / m² / an
- Étiquette E: l’habitation consomme entre 231 et 330 kWh / m² / an
- Étiquette F: l'habitation consomme entre 331 et 450 kWh / m² / an
- Étiquette G: l’habitation consomme plus de 450 kWh / m² / an
Le plan d’action de la métropole de Montpellier pour lutter contre les passoires thermiques
À Montpellier, la rénovation énergétique des logements est identifiée comme une priorité. 33 % des émissions de gaz à effet de serre et 48 % des consommations énergétiques du territoire proviennent du secteur du bâtiment. Étant dans une démarche constante d’amélioration, Montpellier Méditerranée Métropole aide les propriétaires à rénover leur logement et à améliorer et à conserver le bâti ancien.
L’aide Plan Climat : 1 300 € pour rénover son logement
Depuis l’été dernier, la métropole a mis en place une aide financière de 1 300 € sans conditions de ressources, à destination des propriétaires, copropriétaires, habitants et bailleurs. Elle s’applique à l’ensemble du territoire métropolitain et plus particulièrement aux centres de bourg des communes qui contiennent davantage de logements indignes et dégradés.
Pour bénéficier de la subvention, quelques conditions sont à respecter :
- Réaliser des travaux de rénovation générant une réduction de la consommation d'énergie de plus de 40%, suivant la méthode de calcul réglementaire ;
- Être accompagné par le Guichet Unique de la Rénovation ou dans le cadre de l'une des opérations programmées pilotées par la Métropole ;
- Rénover un logement situé sur l'une des 31 communes de la Métropole ;
- Rénover un logement construit avant la Réglementation Thermique 2005 soit livré avant le 1er janvier 2007 ;
- Avoir le statut de propriétaire occupant ou de propriétaire bailleur. Seuls les propriétaires, personnes physiques et morales de droit privé peuvent déposer une demande (en nom propre, SCI, syndic bénévole ou professionnel ...) ;
- Avoir le statut de Copropriété (aide collective à la résidence) ;
- Rénover un logement à usage d'habitation, les locaux d'activité sont exclus ;
- Faire réaliser les travaux par des professionnels du bâtiment, inscrits soit au registre du commerce, soit au répertoire des métiers et disposant de la mention Reconnu Garant de l'Environnement (RGE).
L’exemple de la résidence Las Rèbes dans le quartier des Cévennes
À Montpellier, dans le quartier des Cévennes , les habitants de la résidence Las Rèbes ont d’ores et déjà bénéficié de nombreuses aides pour alléger les factures et améliorer leur confort de vie. Construite dans les années 60, cette résidence composée de 4 bâtiments est classée D au DPE. Le budget total pour la rénover s’est élevé à 5,3 millions d’euros dont 69 % viennent de subventions : Banque des territoires, ANAH, Métropole et Région Occitanie.
Après de longs mois de concertation, le projet de réhabilitation de la résidence Las Rèbes a été validé en décembre 2019. Il a fallu mettre d’accord les 186 propriétaires mais les résultats sont au rendez-vous. Une résidente, membre du conseil syndical collégial se réjouit de voir ses charges d’eau chaude et de chauffage baisser à 700 € par trimestre, au lieu de 900 €.
Les aides à la rénovation énergétique de son logement à Montpellier
Vous êtes propriétaire d’un logement qui aurait bien besoin d’un coup de jeune ? Pour vous aider et faire baisser le prix sur la facture, l’État, en partenariat avec divers organismes publics a créé des dispositifs d’aide à la rénovation énergétique. Grâce à eux, 644 000 logements ont été rénovés à travers l’hexagone en 2021. Qu’en sera-t-il de 2022 ?
L’Éco-PTZ
L’Éco-PTZ est un crédit sans intérêts accordé par les banques conventionnées permettant à un particulier ou un bailleur de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans son logement. Son montant maximal est de 50 000 € et est attribué sans condition de ressources. Les travaux doivent cependant être réalisés par une entreprise Reconnue Garant de l’Environnement (RGE). L’Éco-PTZ est prolongé jusqu’au 31 décembre 2023.
7 catégories de travaux sont éligibles à l’Éco-PTZ :
- L’isolation thermique de la toiture ;
- L’isolation thermique des murs donnant sur l'extérieur ;
- L’isolation thermique des fenêtres et portes donnant sur l'extérieur ;
- L’isolation des planchers bas ;
- L’installation ou remplacement d'un chauffage ou d'une production d'eau chaude sanitaire ;
- L’installation d'un chauffage utilisant une source d'énergie renouvelable ;
- L’installation d'une production d'eau chaude sanitaire utilisant une source d'énergie renouvelable.
MaPrimeRénov’
Lancé en 2020, MaPrimeRénov’ est le dispositif le plus utilisé par les français souhaitant améliorer les performances énergétiques de leur logement. Fin 2021, le ministère chargé du Logement se réjouissait même du nombre de dossiers traités. L'objectif initial était de traiter 400 000 dossiers. En réalité, le nombre de demandes a doublé et est passé à 800 000 après une réévaluation.
MaPrimeRénov’ s’adresse aux propriétaires et bailleurs d’un logement construit depuis au moins 15 ans. Les travaux éligibles concernent essentiellement le remplacement ou l’installation de systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire : pompe à chaleur, poêle à granulés, chaudière bois, chauffe-eau solaire, etc...
Les biens de moins de 2 ans peuvent également en bénéficier si les travaux concernent le remplacement d’une chaudière au fioul par un nouvel équipement plus performant.
En fonction des revenus du foyer demandeur, le montant de la prime s’ajuste. On distingue 4 catégories :
- MaPrimeRénov’Bleu pour les ménages aux revenus très modestes
- MaPrimeRénov’Jaune pour les ménages aux revenus modestes
- MaPrimeRénov’Violet pour les ménages aux revenus intermédiaires
- MaPrimeRénov’Rose pour les ménages aux revenus aisés
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