La LGV Montpellier – Perpignan de nouveau sur les rails
SOMMAIRE
La ligne à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan vient de passer une nouvelle étape décisive avec la validation du bouclage financier du projet. Une question très importante au vu du budget considérable que requiert la construction de cette nouvelle ligne ferroviaire. Le montant des travaux a en effet été revu à la hausse en 2021, pour être évalué à près de 8 milliards d'euros.
Ce grand projet de territoire est discuté depuis plus de 20 ans maintenant et il est particulièrement attendu par les élus de Montpellier Méditerranée Métropole. Il aura effectivement un impact fort sur l’accessibilité et l’attractivité de la ville, sur le dynamisme économique et culturel, et sur le marché immobilier avec le développement potentiel de programmes neufs à Montpellier.
La nouvelle ligne TGV, un projet collectif
La nouvelle ligne prévoit la création de 150 km de voies ferrées entre Montpellier et Perpignan et la création de deux nouvelles gares : Béziers Est et Narbonne Ouest. Différentes parties de cet axe sont définies comme des sections mixtes permettant la cohabitation de trains de fret et de trains de voyageurs.
La nouvelle ligne TGV Montpellier - Perpignan se veut complémentaire à la ligne existante. Elle offrira un service ferroviaire particulièrement performant pour les TGV, les TER et les trains de marchandises. Elle améliorera aussi considérablement les liaisons entre la France et l'Espagne.
Ce projet est porté collectivement par l’État, la Région, les Collectivités territoriales et SNCF Réseau et il se construit dans le dialogue avec les habitants du territoire. En 2009, un débat public a validé les opportunités et les objectifs du projet. Ce sont ensuite pas moins de 26 réunions publiques, 26 commissions consultatives avec les élus et 30 ateliers thématiques avec les associations et acteurs sociaux-économiques qui ont été orchestrées depuis 10 ans.
Trois étapes de concertation décisives ont permis aux partenaires du projet de définir le tracé de la ligne, le nombre de nouvelles gares et leur emplacement (Béziers et Narbonne), ainsi que les sections de lignes mixtes fret et voyageurs. Ces décisions ont permis à la LGV Montpellier-Perpignan d’être définie comme une priorité, retenue par l’État, dans la Loi d’Orientation des Mobilités de 2019.
Les objectifs de ce nouvel axe ferroviaire
La LGV Montpellier - Perpignan vise en priorité à faciliter les déplacements aux échelles locale, nationale et internationale en :
- répondant à la demande croissante de mobilité sur l’axe ferroviaire Montpellier - Perpignan,
- proposant un service ferroviaire performant à haute fréquence tout le long de l’axe littoral,
- facilitant le report modal des flux internationaux, grâce à la continuité de la grande vitesse ferroviaire entre la France et l’Espagne.
Les élus de l’agglomération de Montpellier soutiennent donc majoritairement le projet qui est incontournable pour désengorger l'un des couloirs les plus saturés de France, en renforçant les trains du quotidien. La nouvelle ligne est également indispensable pour garantir la continuité du corridor méditerranéen.
La présidente de la région, Carole Delga, explique ainsi :
« Nos liaisons régionales sont saturées et ne permettent pas de proposer des dessertes supplémentaires entre Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan ». Le doublement de la ligne actuelle conduira la région Occitanie, chef d’orchestre en la matière, à faire circuler plus de TER sur ce tronçon déjà très fréquenté.
La nouvelle LGV apportera également des gains de temps de parcours non négligeables au départ de Montpellier. La ligne à grande vitesse sera en effet exploitée à 320 km/h lors de sa mise en service, contre 160 km/h sur la ligne existante. Elle a même été conçue pour permettre des circulations à 350 km/h en anticipation des évolutions technologiques. Les TGV, qui emprunteront ce nouveau tracé, bénéficieront donc d’un temps de parcours réduit :
- 39 minutes de moins entre Montpellier et Perpignan
- 27 minutes de moins entre Toulouse et Montpellier
Lors des conseils métropolitains du 17 décembre 2020 et du 29 mars 2021, la ville de Montpellier s’est donc une nouvelle fois engagée dans le projet en participant au financement des études préalables au lancement de la procédure d'utilité publique, et d'autre part, en adoptant une nouvelle convention de financement des acquisitions foncières.
L’attractivité de Montpellier Méditerranée Métropole sera donc renforcée grâce à l’arrivée de la nouvelle ligne qui complétera un réseau de transport en commun déjà bien développé. Il est en effet constitué de 4 lignes de tramways et de nombreuses lignes de bus, dont certaines se connecteront à la nouvelle ligne TGV via la gare de Montpellier.
Le tracé de la LGV Montpellier - Perpignan
La nouvelle ligne s’étale sur plus de 150 km et représente le chaînon manquant de la continuité ferroviaire entre le réseau espagnol à l'actuelle LGV Méditerranée. Cet axe ferroviaire connectera en effet le contournement ferroviaire Nîmes - Montpellier à la ligne Perpignan - Figueras. Cette dernière traverse la frontière entre l'Espagne et la France au niveau du Perthus et se poursuit jusqu’à Barcelone.
L'objectif visé, à l’horizon 2025, est de permettre la liaison entre Paris et Madrid en six heures, avec des arrêts à Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne, Perpignan et Barcelone. Cet axe majeur offrirait des parcours ferroviaires intermédiaires particulièrement compétitifs, comme Lyon - Madrid ou Paris - Barcelone.
Le planning des travaux
Identifiée comme projet d'intérêt général en 2000, la LGV Montpellier ‐ Perpignan a ensuite été qualifiée de priorité dans le cadre de la loi d'Orientation des mobilités de 2019. Cette qualification a permis l'engagement des travaux de la section Montpellier - Béziers dans un horizon de 10 ans. La partie Béziers ‐ Perpignan, ainsi que les deux nouvelles gares, seront réalisées dans une échéance de 20 ans.
Il reste d’ailleurs quelques points à éclaircir concernant la deuxième phase des travaux de la ligne : quel en sera le tracé exact, est-ce que cette section sera une ligne à grande vitesse ou bien une ligne mixte favorisant le transport de marchandises, etc. Ces sujets seront traités par les différents partenaires lors des prochains comités de pilotage du projet.
Le financement de la LGV Montpellier - Béziers
Le projet de la nouvelle ligne vient de franchir un cap important, lors du comité de pilotage du 2 septembre, avec la validation d’un accord financier entre les différents partenaires du projet. Ils ont ainsi donné leur feu vert pour un tracé d'un coût total de huit milliards d’euros. Ils ont également défini la répartition de ce financement, qui a été le sujet de nombreux débats.
Les conclusions du comité de pilotage ont donc acté le financement du projet par l’Etat à hauteur de 40 % et par les différentes collectivités de la Région concernées par la LGV à hauteur de 40 % également. L’Europe a également été sollicitée pour couvrir les 20 % restants.
Les collectivités de la Région concernées par le tracé de la nouvelle ligne sont les départements de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, la métropole de Montpellier, la Communauté urbaine de Perpignan et les Communautés d’agglomérations du Grand Narbonne, de Carcassonne, de Béziers, d'Hérault-Méditerranée et de Sète.
Le premier tronçon Montpellier - Béziers est long de cinquantaine de km et représente un coût de plus de deux milliards d’euros. Cette première section, prévue pour 2030, est une ligne mixte de transport de voyageurs et de fret.
Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, s’est félicitée de cet accord financier et a annoncé la prochaine étape du projet :
« Nous respectons ainsi le calendrier pour l’ouverture de l’enquête publique en décembre 2021. »
En résumé, l’annonce de cet accord financier permet d'entrevoir plus sereinement le début des travaux de la LGV Montpellier - Perpignan prévu pour 2024. La nouvelle ligne vise à proposer des services ferroviaires performants pour tous les usages : voyages longue distance à grande vitesse, déplacements régionaux du quotidien et transports de marchandises. Cet axe complémentaire est très attendu par l'agglomération de Montpellier qui demande des trains plus rapides, plus nombreux et plus réguliers depuis plusieurs années.
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