Logements atypiques : les nouvelles façons d’habiter la ville

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Avatar de l'auteur "Christelle Privat" Christelle Privat

le 21 mai 2021

[ mis à jour le 03 juin 2021 ]

SOMMAIRE

« L’architecture est vivante, car elle est habitée », prônent les deux lauréats français du célèbre prix Pritzker 2021, Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal.

Une citation qui plante le décor et ouvre le débat sur les différentes pistes de réflexion pour concevoir le logement de demain. Un habitat atypique sans doute, car il faut rivaliser d’ingéniosité pour faire face aux nombreux enjeux de notre temps : espace urbain de plus en plus rare, nécessité du respect de l’environnement, etc.

Un sacré défi pour les architectes et les acteurs de la promotion immobilière qui doivent réinventer nos façons d’habiter afin de créer une place pour tous, tout en améliorant le confort au quotidien. Vivre dedans et dehors, partager l’habitat, décloisonner les pièces de vie, vivre dans un habitat nomade ou un habitat reproduisant la nature. Questionner les idées préconçues et observer les méthodes utilisées par-delà les frontières. Les pistes à explorer sont nombreuses !

À Montpellier, les promoteurs se montrent inventifs et conçoivent des programmes immobiliers neufs à Montpellier atypiques en rupture avec la construction ordinaire. Une façon de faire évoluer les modes de production du logement neuf …

© Larisa Rudenko - Shutterstock

Les logements atypiques pour construire la ville sur la ville

Les nouveaux enjeux environnementaux impliquent des politiques publiques qui tendent à limiter l’expansion urbaine. Les concepts d’urbanisme circulaire et de densification urbaine ont fait leur chemin, et de nombreuses municipalités françaises ont fait de la non artificialisation des sols, leur cheval de bataille.

Pour répondre à ces nouvelles problématiques de rationalisation de l’espace disponible, il existe des solutions qui ont fait leurs preuves ici ou ailleurs ...

À Tokyo, les KYÔSHÔ JÛTAKU optimisent l’espace !

Au Japon, le logement coûte très cher, car le pays manque d’espace disponible en raison de sa géographie très montagneuse et de sa forte volcanicité. Très tôt, les architectes du pays ont dû se pencher sur la question afin de trouver des solutions pour loger tout le monde. Aujourd’hui le Japon fait figure de laboratoire d’idées pour concevoir des maisons ultra optimisées mais aussi pensées pour le confort.

Les architectes nippons ont une conception particulière et très novatrice de l’habitat moderne : tantôt éphémère (au Japon une maison n’est pas vouée à être éternelle), souvent atypique se jouant des règlements urbanistes et débridant l’architecture rectiligne, tantôt décloisonné faisant des pièces de vie des espaces multi-usages, totalement modulables. Contrairement à l’architecture occidentale, l’architecture nipponne se pense d’abord à l’intérieur, car la maison est le lieu où l’on se ressource.

À Tokyo, les KYÔSHÔ JÛTAKU, ces maisons ultra compactes et minimalistes se multiplient. À l’image de la NADA House construite sur une parcelle de 37 m² et abritant une famille de 4 personnes. Son secret ? Une construction individuelle sur plusieurs niveaux avec une place de garage au rez-de-chaussée et une terrasse sur le toit, des espaces vitrés pour un apport de lumière maximal, des perspectives sur l’extérieur, beaucoup de rangements et peu de mobilier pour ne pas alourdir l’espace.

Logements modulaires et Tiny-Houses

Les logements modulaires et les Tiny-Houses ont en commun leur facilité de conception et leur coût ultra compétitif. De plus, comme la petite maison tokyoïte, ils permettent de rationaliser l’espace et proposent une réponse simple à la pénurie d’offre.

Au départ réservé aux populations étudiantes et aux ouvriers de chantier, l’appartement modulable s’est beaucoup transformé. Aujourd’hui, les possibilités offertes par les containers sont presque infinies : extension de maison, maison de luxe en containers recouverte de lames de bois, logements collectifs, etc.

Les logements containers multiplient les avantages :

Désormais inscrit au sein de la loi ELAN, le logement évolutif “ doit permettre la redistribution des volumes pour garantir l’accessibilité ultérieure de l’unité de vie, à l’issue de travaux simples. “

Article 64 de la loi ELAN

La Tiny-House née aux Etats-Unis après l’ouragan Katrina, est devenue vraiment populaire lors de la crise des subprimes en 2008, alors que de nombreux Américains perdaient leurs maisons.

Le concept repose sur un mode de vie minimaliste où l’on se sépare du superflu pour ne vivre qu’avec l’essentiel. Exit les maisons écrasantes où l’accumulation d’objets est légion. La Tiny-House dispose d’espaces très optimisés et permet de vivre au plus près de la nature ou dans un espace très urbanisé, à sa guise puisque le logement nomade est facilement transportable. De plus, la construction de ces mini maisons est très écologique, puisqu’elles sont le plus souvent assemblées sur une remorque. Pour s’offrir une Tiny-House, il faut compter entre 35 000 € et 60 000 €.

© INTREEGUE Photography - Shutterstock

Ces logements atypiques qui s’adaptent à leur environnement

Biomimétisme ou lorsque le bâtiment s’inspire de la nature

L’architecture biomimétique s’inspire du vivant et des écosystèmes naturels existant depuis des milliards d’années. La volonté grandissante de préservation de la planète conduit les architectes et les acteurs de la construction neuve à revenir à l’essentiel : créer des villes moins minérales, résilientes, et limitant leur impact carbone sur l’environnement. Le biomimétisme tend à ne produire aucun déchet, car les écosystèmes naturels sont complètement vertueux et ne produisent aucune pollution.

Nombre d’objets du quotidien s’inspirent du biomimétisme. Les éoliennes reproduisent les cannelures se trouvant sur les nageoires des baleines a bosses. Le verre anti-reflets s’inspire des ailles du papillon Greta Oto. La Fastskin de la marque Speedo propose des combinations de natation rapide, inspirées de la peau des requins !

Le projet Kaktos, initié par deux étudiants de l’École Nationale d’Architecture de Montpellier et de la Réunion, est un exemple de logement collectif biomimétique. Le bâtiment qui ressemble à un cactus géant, a une façade en forme d’épines qui permet de récupérer l’eau de pluie et crée des zones d’ombre. La structure en bois/métal limite le stockage de la chaleur et intègre un système de ventilation traversant.

Pour se plonger dans cet l’univers, chaque année la fondation Jacques Rougerie récompense les meilleurs projets d’architecture et d’innovation biomimétique. Plusieurs articles se consacrent au palmarès et décrivent les projets !

© S-F - Shutterstock

L’avènement de la ville nature : l’exemple de Singapour

La ville de Singapour, encore appelée Ville Jardin, a su conserver une nature abondante dans un espace très urbanisé. Récemment la ville s’est dotée de plusieurs espaces verts gargantuesques. Les jardins de la baie sur 101 hectares disposent de deux grandes serres fleuries abritant plus de 250 00 espèces de plantes venant du monde entier. Le pays dit vouloir construire à l’aube 2030, 80 % de bâtiments verts.

L’Oasia Hotel Downtown est une tour de 314 chambres sur 27 étages, entièrement recouverte de végétation. Situé au cœur du quartier d’affaire de la ville de Singapour et réalisé par le cabinet d’architectes WOHA, le bâtiment est un véritable écosystème à lui tout seul.

Le gratte-ciel recouvert de 21 espèces de plantes grimpantes a été pensé pour attirer les écureuils, les lézards et les insectes. Il résiste aux îlots de chaleur et absorbe le CO2. Les occupants peuvent bénéficier d’une climatisation naturelle.

À Montpellier, les promoteurs du neuf osent le logement atypique à grande échelle

Un Arbre Blanc majestueux en plein cœur de ville

À Montpellier, l’Arbre Blanc ne se présente plus ! Il a même été élu “plus beau bâtiment résidentiel du monde” par ArchDaily. La résidence qui abrite 113 logements répartis sur 17 étages a des allures de végétal. Selon Manal Rachdi, l’un des architectes du projet, l’arbre est un modèle parfait : "Il récupère l'énergie solaire, la transforme, la redistribue, il est solidement ancré dans le sol mais il est évolutif".

Cet habitat atypique possède de grands balcons qui protègent et rafraichissent les façades, une meilleure circulation de l’air qui permet de réduire sa consommation énergétique de 25 %. Ces balcons suspendus assez inhabituels permettent d’être à l’extérieur en connexion totale avec la ville qui se déploie sous les yeux ébahis des résidents.

© BWorld - Shutterstock

La Higher Roch, toujours plus haut

Implantée au cœur du quartier de la gare, la résidence Higher Roch est un édifice atypique de 50 mètres de haut, avec 77 logements répartis sur 17 étages et 30 000 m² d’activités tertiaires. Les appartements connectés et équipés par la French Tech montpelliéraine lui permettent de se classer dans la catégorie SMART Building.

Au niveau architectural, les façades au courbes ondulantes épousent le paysage. Les matériaux utilisés sont restés bruts. Le béton et le bois en sous-face des terrasses dominent. Rendez-vous au 1er trimestre 2022 pour découvrir l’œuvre architecturale !

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